Oussama Ben Laden : jamais

impliqué dans les attentats

du 11 Septembre 2001

par MikE

 

Hebergeur d'image

Le fameux photo-montage censé montrer la dépouille de Ben Laden

 

Ce titre choc ressemble à de la science fiction. Et pourtant, à l'examen des preuves susceptibles de démontrer l'implication d'Oussama Ben Laden (OBL) dans ces attentats, il ne ressort... rien. Et cela a même été reconnu officiellement par les Etats-Unis en 2006. Décryptage.

En avant propos, il convient de définir ici ce que l'on appelle une « preuve ». Wikipédia la définit très justement comme « ... un fait ou un raisonnement propre à établir solidement la vérité. » Nous ne rentrerons pas dans le détail des preuves inductives ou déductives, puisque les autorités US ne se sont pas données autant de peine pour incriminer très rapidement Ben Laden et son organisation « Al Qaida » (organisation d'ailleurs très bien connue de la CIA, puisqu'elle a été infantée par le Gouvernement US d'alors, Hilary Clinton le rappelle très bien en 2009). Quant à la vérité, évidemment, il s'agit de qu'il s'est réellement, véritablement passé en ce jour du 11 Septembre 2001.

 

Très vite, pour ne pas dire le soir même des attentats dans l'esprit de George W Bush, Ben Laden a commis ces atrocités. Dans les jours qui suivent, les officiels américains reprennent cette idée à tour de bras, la martelant comme une vérité : « ça ne peut être que lui ! ». Certains osent tout de même demander des preuves. Elles sont « irréfutables » y compris selon Tony Blair qui se garde pourtant de les divulguer. Nous resterons donc sur notre faim. Le seul élément qui va ressortir est une cassette video opportunément trouvée dans une cache prétendûment abandonnée par Ben Laden à Jalalabad au Pakistan et dans laquelle celui-ci se vanterait ostensiblement d'avoir commis les attentats. L'enregistrement a été rendu public le 13 décembre 2001. Malheureusement, la qualité de la video étant très mauvaise, la voix de Ben Laden étant le plus souvent inaudible, il est très difficile de se faire une idée. Pour autant, les sous-titres traduits par les autorités américaines sont, eux, très explicites, et OBL s'y vante que les attentats se soient produits comme il l'avait prévu ! La seule chose que l'on peut noter, c'est que cette découverte est pour le moins providentielle. Et si cela constitue une « preuve » pour les autorités US, pour un enquêteur objectif digne de ce nom, et pour la justice française également, des aveux ne constituent pas en soi une « preuve » s'ils ne sont pas corroborés par des éléments matériels précis, et à plus forte raison quand ces aveux sont aussi controversés que dans le cas présent. Quand bien même nous raisonnerions aussi basiquement que les autorités US, pourquoi, alors, ne pas prendre en compte les deux déclarations d'OBL (1, 2), juste après les attentats, et dans lesquelles il réfute toute implication ? Sans doute parce que ça ne cadre pas avec la version qui se met en place.

Les semaines passent, et l'ONU n'allume pas le feu rouge face aux Etats-Unis pour mettre l'Afghanistan à feu et à sang sous prétexte que les Talibans hébergent OBL. « Nous ne ferons aucune distinction entre les terroristes et ceux qui les protègent » avait prévenu G W Bush dès le 12 septembre 2001. Mentionnons que l'ONU n'a jamais pris de résolution autorisant expressément cette intervention armée. Tout au plus les Nations Unies ont-elles sommées le 18 septembre 2001 les Talibans d'appliquer la résolution n° 1 333 prévoyant l'extradition d'Oussama Ben Laden devant les autorités compétentes. Les Talibans réclameront des preuves de la culpabilité de Ben Laden dans les attentats du 11 Septembre, et étaient disposés à livrer OBL. Avec le recul on ne peut que davantage leur donner raison. Peine perdue, l'invasion démarre le 07 octobre 2001. Chronologiquement cette invasion se produira avant même la divulgation de la fameuse cassette video mentionnée ci-dessus, et présentée comme une « preuve », la seule, même si à l'évidence elle ne constitue au mieux qu'un indice et en aucun cas une preuve irréfutable. C'est donc sans aucun élément, et encore moins de preuve, que l'ONU a finalement autorisé, par son inaction, ces représailles. C'est tout de même assez édifiant, alors qu'il s'agit précisément de l'organisation ayant « pour finalité la paix internationale » et dont les « objectifs sont de faciliter la coopération dans le droit international, la sécurité internationale, le développement économique, le progrès social, les droits de l’homme et la réalisation à terme de la paix mondiale. » Bien sûr, les Talibans constituaient un régime bien peu enviable. Cependant il y en a bien d'autres, au moins aussi pires, avec lesquels l'Occident compose tout à fait. Mais les affaires sont les affaires. Rien n'autorisait donc l'emploi de la force contre le régime en place en Afghanistan, même s'il abritait alors OBL contre lequel, nous l'avons vu, aucune preuve n'avait été avancée. L'ONU a mis ce jour là un pied dans le tombeau de la Société des Nations.

Puis les années passent, des milliers de civils innocents sont tués en Afghanistan, quelques malheureux soldats de l'Occident aussi, et le gouvernement Bush essaie maintenant de faire un lien entre Saddam Hussein et OBL. Ca n'est pas très concluant, alors on envoie Colin Powell au casse-pipe présenter à l'ONU le 05 février 2003 des « preuves » de la détention d'armes de destruction massive par l'Irak Nous sommes un peu plus servis que dans le cas des « preuves » impliquant OBL et le 11 Septembre, mais il s'agit uniquement là encore d'indices, pour la plupart non corroborés, et pour certains franchement troublants. C'est notamment le cas des liens supposés entre OBL et Saddam Hussein, lesquels sont certainement moins proches entre eux qu'OBL et G W Bush. N'empêche, là encore, l'ONU se montre honteusement inactive, incapable d'empêcher ce qui se trame, entrant un peu plus dans son cercueil. Certains pays ne sont cependant pas dupes, la France en tête, et au nom du doute sur les éléments présentés refusent de faire partie de la coalition regroupée autour de l'OTAN, qui comptera jusque 48 pays, sous la direction évidemment des Etats-Unis. Rapidement, car quelques jours plus tard, on apprend que les éléments fournis par Colin Powell sont inexacts, et effectivement aucune arme de destruction massive ne sera jamais découverte là bas. L'implication des services secrets Brittaniques et de Tony Blair (encore lui) émerge de ce scandale. Colin POWELL lui même reconnaîtra plus tard avoir été trompé par la CIA, son unique source d'information, et avoir dû préparer son intervention devant l'ONU à la va-vite à la demande de... G W Bush. Trop tard, le mal est fait, et alors même que le monde entier soupçonne la supercherie, le 20 mars 2003 les Américains lancent l'opération pompeusement nommée « Opération libération de l'Irak », et renversent un nouveau régime indésirable à leurs yeux, causant là encore des pertes civiles colossales. Les autorités américaines sont donc prises ici la main dans le sac pour avoir édifié un mensonge dans le but de partir en guerre et renverser un régime. Là encore, certes, le régime de Saddam Hussein n'était pas très désirable. Mais la vraie question concerne le droit international, qui est ici violé par l'administration américaine, et qui plus est, de nouveau, sans aucun frein des Nations Unies.

Avançons encore dans le temps et ouvrons une petite parenthèse sur le Rapport de la Commission d'enquête (Kean) sur le 11 Septembre rendu en 2004. Sans réelle surprise, il n'apporte lui non plus aucune « preuve » de l'implication de Ben Laden dans les attentats du 11 Septembre, se contentant d'évoquer ses menaces récurrentes les années précédentes, et d'autres faits terroristes qu'il est susceptible d'avoir commis, notamment en 1998 (attentats contre les ambassades US en Tanzanie et au Kenya) et 2000 (attentat contre l'USS Cole). De toute façon, il n'était pas attendu grand chose de cette commission compte tenu de sa partialité évidente et du postulat de départ de ses investigations : Ben Laden est responsable des attentats. Dès lors, tout ce qui ne cadrait pas avec cette hypothèse a été rejeté, à commencer par les spéculations boursières très inhabituelles observées dans les heures précédent les attentats et concernant notamment les deux compagnies aériennes concernées (United Airlines et American Airlines). Nous avions là manifestement des personnes qui savaient que cela allait arriver, mais à ce sujet, la Commission estimera que tracer les bénéficiaires de ces opérations boursières n'a « que peu d'importance pratique » (sic!, page 206 de la traduction française).

Les années passent encore, et nous voici arrivés en 2006. Ni l'Afghanistan ni l'Irak ne sont stabilisés, évidemment, puisque le but totalement utopique de « ramener la démocratie » n'est pas recherché, si tant est que cela était d'ailleurs possible. Certains attendent encore les « preuves » promises par G W Bush sur l'implication de Ben Laden le 11 Septembre 2001, mais ne se font plus guère d'illusions compte tenu du coup monté pour envahir l'Irak maintenant révélé au grand public. La question est tout de même posée directement au FBI par un journaliste, presque fortuitement, après qu'il eut été remarqué que l'avis de recherche sur leur site mentionnait OBL comme recherché pour les attentats des ambassades US en Tanzanie et au Kenya en 1998, mais curieusement pas pour le 11 Septembre 2001. La réponse qui a été donnée par Rex Tomb, Chef du bureau de recherche au FBI, est absolument stupéfiante : « La raison pour laquelle le 11 septembre n’est pas mentionné dans l’avis de recherche sur Oussama Ben Laden est qu’à ce jour, le FBI n’a pas de preuves formelles de l’implication de Ben Laden dans ces attentats. » Vous avez bien lu : le FBI n'a pas de preuves formelles de l'implication de Ben Laden dans les attentats du 11 Septembre ! Voici donc les seules preuves officielles que nous avons concernant OBL et le 11 Septembre, c'est à dire une absence totale de preuves.

L'étape suivante nous ramène au 02 mai 2011 au Pakistan, jour de la mort d'OBL, tué par un commando américain. On peut d'ailleurs se demander s'il est bien mort ce jour là, si sa capture avait été réellement envisagée afin de le "traduire en justice", et non pas simplement son assassinat, compte tenu des circonstances de l'assaut et alors qu'OBL était manifestement désarmé, fait qui a été reconnu par les autorités américaines. Nous ne sommes sans doute plus à un assassinat près.

 

Que dire des 13 ans qui nous séparent maintenant du 11 Septembre 2001 ?
L'entrée dans le nouveau siècle, et même dans un nouveau millénaire, ne pouvait être pire. L'avenir est très sombre si nous n'y prenons garde. Nous savons en effet maintenant qu'il est possible pour un pays dominant de désigner comme coupable de terrorisme une personne, et même ceux qui les abritent, organisation ou Etat, alors même qu'il n'existe aucune preuve contre ces personnes ou entités, puis de leur déclarer la guerre. Deux pays ont été envahis depuis ces événements tragiques, sans raison valable, et donc clairement sur du « vent ». Des centaines de milliers de civils, comprenant évidemment des femmes et des enfants, ont été tués dans ces conflits illégitimes. C'est déjà assez grave, mais ça devient terrifiant de penser que cela s'est fait, à ces deux reprises, sans que l'ONU n'y trouve à redire, alors que l'Organisation est chargée au contraire de prévenir les conflits et de protéger les populations. Nous voilà face à une injustice flagrante et incommensurable qui a définitivement ôté toute crédibilité aux Nations Unies.

L'autre aspect extrêmement préoccupant de ces événements, c'est la complicité du quatrième pouvoir dans ce processus. Les médias de masse ont presque tous docilement relayé la version officielle des attentats, sans aucun esprit critique, et dans le même temps censuré et ridiculisé celles et ceux qui osent se poser des questions sur ces attentats, ne serait-ce que sur la culpabilité de Ben Laden (et les interrogations parfaitement légitimes sont nombreuses, surtout au coeur même des Etats Unis, voir par exemple http://www.reopen911.info/ ou http://www.consensus911.org/fr/)

Le 11 Septembre est donc aussi pour le moment une faillite des médias, la négation d'une enquête (officielle et mass-médiatique), l'échec de la raison, et l'anéantissement de tout esprit critique. Le parallèle avec les années les plus sombres du siècle dernier est plus que jamais d'actualité et ne doit pas être tabou tant la manipulation est grande et quasi unanimement relayée par des médias étrangement complaisants. Se poser des questions est, dans ce cas plus que jamais nécessaire et citoyen, car ces dernières années nous ont montré que l'on ne peut manifestement plus compter sur une grande partie des médias traditionnels pour informer le grand public. C'est donc à présent aux citoyens de ce Monde, et aux médias alternatifs, de rechercher la vérité et de la transmettre. C'est le minimum que nous devions faire pour les victimes du 11 Septembre, celles qui ont péri le jour des attentats bien sûr, et celles aussi, beaucoup plus importantes, qui ont péri depuis pour satisfaire quelques va-t-en guerre.

 

</MikE - sept 2014>

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